Plus de deux mois de confinement après (selon des formats variables), dans quelle situation sont les Etats membres, les citoyens, les institutions européennes. En d’autres termes, à quoi ressemble « ce monde d’après » tant de fois évoqué et invoqué ?
Tous ont été mis à mal. L’heure est aujourd’hui à un premier bilan. On ne mesurera en effet que plus tard tous les effets de cette crise tant au niveau sanitaire qu’économique et social. Mais cette fois, dans la bataille, on se demande où sont les vainqueurs. Le digital en est un, mais le recours au numérique à marche forcée a laissé sur le bas-côté d’importantes fractions sociales et régionales. Il conviendra d’y être attentifs.
L’UE et les États membres ajustent leurs budgets pour la relance et revoient leurs politiques. Le niveau infra-étatique, y compris interrégional, est aussi mobilisé pour aller au plus près des femmes et des hommes. A l’issue de cette épreuve, faisons le vœu de l’européanisation des politiques de santé et celui d’une augmentation conséquente des ressources propres de l’UE.
Enfin au niveau local, à l’issue du scrutin municipal, la MESA adresse tous ses vœux de réussite à Jeanne Barseghian et à son équipe afin qu’ils oeuvrent pour le bien-être social, la relance économique, la défense de nos valeurs et du siège du Parlement de Strasbourg. Une autre bataille qui nous vient du « monde d’avant » à poursuivre, car les opposants à Strasbourg sont sortis renforcés de la bataille que nous venons de traverser. Sur ce point, il conviendra aussi d’être attentifs.
Belles vacances à tous !
Natacha Ficarelli
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Rétrospective : avril – juillet 2020 “La MESA innove sur Zoom”
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– La MESA s’adapte aux circonstances exceptionnelles imposées par la crise du Coronavirus et, en pleine période de confinement, lance sa toute première conférence sur Zoom le 7 avril traitant de l’actualité qui a touché le monde entier. Se sont réunis autour du thème « L’Europe de la santé », Frédérique Berrod, spécialiste de droit européen, Christophe Préault, directeur de la rédaction de « Toute l’Europe », Jean Sibilia, doyen de la Faculté de Médecine de Strasbourg. Le débat, animé par Natacha Ficarelli, a permis aux intervenants de soulever, d’une part, les questions des lacunes de l’UE en matière de santé et, d’autre part, les réponses européennes face cette crise sans précédent qui pose de véritables défis pour l’avenir de l’Europe.
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– 5 mai : présentation de l’ouvrage « Artisans de l’Europe » paru en septembre 2019 aux éditions « La Nuée Bleue », qui propose un retour sur les 70 ans d’histoire du Conseil de l’Europe, à travers 30 témoignages de personnalités ayant apporté leur contribution lors de moments-clés de l’institution. Nous avons pu réunir quatre des auteurs de l’ouvrage ainsi que son éditrice : Gabriella Battaini-Dragoni, Secrétaire générale-adjointe du Conseil de l’Europe, Ulrich Bohner, ancien Secrétaire général du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux et président d’honneur de la MESA, Denis Huber, Secrétaire exécutif du Groupe Pompidou et président de l’Amicale du Conseil de l’Europe, Alexandre Orlov, ancien Représentant permanent de la Russie auprès du Conseil de l’Europe entre 2001 et 2006, puis ambassadeur de Russie à Paris de 2008 à 2017), et enfin Mathilde Remaux, Directrice des éditions de la Nuée Bleue.
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– Mercredi 10 juin, la MESA, représentée par Francis Gutmann notre secrétaire général, a participé à une visio-conférence sur la thématique « La réponse de l’UE au Covid-19 et la coopération transfrontalière en temps de crise », organisée par l’association Citoyens & Territoires Grand Est, avec le soutien du bureau du Parlement européen en France et ses partenaires, l’association CRISTEEL, la MESA et les Jeunes européens – Lorraine. Sont intervenues les députés européennes Fabienne Keller et Evelyne Gebhardt pour répondre aux nombreuses questions des participants soulevées lors d’un échange autour des enjeux et des défis engendrés par la crise, notamment au niveau transfrontalier entre la région Grand Est en France et les régions voisines en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne et en Suisse.
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– La conférence débat du 24 juin est à nouveau marquée par l’actualité de pandémie de COVID-19 mais portant son regard cette fois-ci sur son impact au sein des foyers, en l’occurrence sur l’accroissement des violences domestiques. Dans un débat animé par la vice-présidente de la MESA, Fernanda Gabriel, journaliste à la Radio-Télévision portugaise, de nombreux thèmes autour de l’égalité femmes-hommes en Europe ont été abordés, dont notamment le rôle de l’Europe et la réponse du droit européen à ces problématiques, mais aussi des problèmes plus généraux de l’éducation et des mentalités, en passant par les discriminations de genre dans la langue française. Les intervenantes présentes ; Anne Nègre, avocate au barreau de Versailles et présidente de University Women of Europe et Anna Matteoli, directrice du Centre d’information sur les Droits des Femmes et des Familles du Bas-Rhin, et chargée d’enseignement à la faculté de droit de Strasbourg, se démarquent toutes deux par un fort engagement dans la lutte pour le droit des femmes.
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– Mardi 7 juillet sur Zoom, la MESA a invité Carlos Coehlo et Jo Leinen, deux anciens députés européens, ainsi que Birte Wassenberg, professeure à l’IEP de Strasbourg, à participer à notre conférence-débat sur l’avenir de l’ouverture des frontières, organisée à l’occasion du 35e anniversaire de la signature de l’accord de Schengen et animée par le président d’honneur de la MESA, Ulrich Bohner. Lors de ces échanges, de nombreux thèmes ont été abordés autour de l’essence des frontières en Europe, de leur rétablissement brutal et non concerté au début de la crise et de l’expression « une Europe sans frontière », avec au cœur du débat l’importance de l’espace Schengen, non seulement pour l’intégration et le fonctionnement de l’Union européenne, mais aussi, ce qu’a notamment révélé la crise sanitaire, pour la vie quotidienne des citoyennes et citoyens de l’UE.
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© Interreg Rhin Supérieur – European Union – European regional development fund
INTERREG, 30 ans de coopération européenne transfrontalière – Ces réalisations qui nous concernent
ArtRhéna, TriRhénaTech, MobiPamina, ces noms ne vous disent rien? « MES’Actualités » vous présente ces trois programmes transfrontaliers à l’occasion des 30 ans d’INTERREG : un programme européen transfrontalier, précieux pour notre territoire, aux objectifs et fonctionnement pourtant souvent méconnus des citoyens européens.
Sur la période 2014-2020, INTERREG a financé 79 programmes de coopération comportant plusieurs volets :
– INTERREG A pour des programmes de coopération transfrontaliers comme INTERREG Rhin Supérieur, https://www.interreg-rhin-sup.eu/
– INTERREG B pour des programmes transnationaux,
– INTERREG C pour des programmes de coopération interrégionaux.
INTERREG Rhin supérieur s’inscrit dans le cadre de la stratégie européenne « Europe 2020 » dont les objectifs sont les suivants : création d’emplois, compétitivité, croissance économique, enseignement supérieur, recherche et développement, amélioration de la qualité de vie et développement durable (le diagramme circulaire ci-dessous présente les bénéficiaires de ce programme).
Périmètre de l’INTERREG Rhin supérieur
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De 2014 à fin 2020, le 5e programme INTERREG Rhin Supérieur porte sur quatre territoires stratégiques de coopération : l’Alsace, le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie- Palatinat et la Suisse (c. f. carte ci-dessus). Le programme INTERREG V Rhin Supérieur suit la politique de cohésion de l’Union européenne avec un objectif de coopération territoriale, visant à diminuer les inégalités économiques, sociales et territoriales entre les différents territoires de l’espace Rhin Supérieur.
L’organe financier d’INTERREG est le Fonds européen de développement régional (FEDER)*. Le FEDER ne couvre pas l’intégralité du financement de chaque projet mais cofinance des actions avec les porteurs de projets ou les États concernés. Depuis 1989, le programme INTERREG Rhin Supérieur a cofinancé plus de 800 projets, dont environ 300 microprojets depuis 2002 pour un budget de plus de 255 millions d’euros.
Sur la période 2014-2020, le budget total d’INTERREG V est de 210 millions d’€ avec un taux de cofinancement FEDER de 50 à 60%.
INTERREG repose sur des partenariats forts entre différents acteurs institutionnels du territoire concerné. Les partenaires du programme INTERREG V Rhin Supérieur composent le comité de suivi, à titre d’exemple et de manière non exhaustive : la région Grand Est, les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, la République Fédérale d’Allemagne, le land du Bade-Wurtemberg, le canton de Bâle-Ville, la Commission européenne. Ces partenaires ont une double mission : sélectionner les projets candidats et assurer le suivi du programme.
Les partenaires chapeautent l’ensemble de la programmation pour mener à bien les projets sur les périodes données. Les échanges entre eux sont donc permanents et cruciaux, car ils sont les acteurs effectifs de la réalisation et de l’encadrement des projets. Chaque partenaire, institutionnel ou non, a sa singularité et son rôle spécifique et la coordination multilatérale assure l’entente nécessaire au bon fonctionnement du programme.
À titre d’exemples, mentionnons succinctement les trois programmes stratégiques d’INTERREG évoqués plus haut : TriRhénaTech, ArtRhéna, et MobiPamina.
TriRhénaTech (2016-2018) :
La finalité de TriRhénaTech était de structurer la coopération entre grandes écoles en sciences appliquées dans le Rhin supérieur, en établissant une gouvernance commune autour des acteurs clés de la recherche appliquée. Afin d’assurer une visibilité transfrontalière au réseau, un bureau pérenne a assuré le dialogue inter-établissements et encouragé les partenariats scientifiques ainsi que la mobilité des élèves et l’offre de formation transfrontalière.
Les régions participantes à TriRhénaTech étaient le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat, l’Alsace et la Suisse. Les écoles participantes et les porteurs de projets étaient :
la Hochschule Offenburg, la Fachhochschule Nordwestschweiz, la Hochschule Karlsruhe, Hochschule Furtwangen, Alsace Tech et la Hochschule Kaiserslautern.
Le FEDER a cofinancé 145 300€ soit 50% du coût éligible de 290 600€, pour un coût final global du projet de 317 660€.
ArtRhéna (2018-2021) :
Le projet ArtRhéna s’inscrit dans la catégorie « Tourisme, Patrimoine, Culture, et Sport ». Son objectif est de développer un projet culturel transfrontalier, porteur d’attractivité, de développement touristique et économique et de création d’emplois non délocalisables pour l’ensemble du territoire. Les porteurs de projet ont décidé de construire un centre culturel à large capacité d’accueil et à programmation interculturelle. Celui-ci sera situé sur l’axe franco-allemand Colmar-Fribourg, axe le plus important du Rhin supérieur après Strasbourg-Kehl. Son nom, ArtRhena, est fortement évocateur de rassemblement des citoyens mais aussi de créativité artistique et de réflexion personnelle. La programmation culturelle et artistique sera confiée à un responsable en concertation avec le comité de pilotage franco-allemand, qui veillera à un bon équilibre entre les sources d’inspiration. Elle présentera des offres naturellement accessibles à un public binational : un programme musical important et varié, un programme de danse et d’expositions…
En complément de sa programmation culturelle, ce centre accueillera des conférences, séminaires, rencontres associatives et institutionnelles. Il assurera aussi un rôle touristique comme relais des Offices de Tourisme du Pays Rhin-Brisach et de Breisach am Rhein.
Les régions participantes sont le Bade-Wurtemberg et l’Alsace.
Le FEDER prévoit de cofinancer 2 000 000€ sur les 4 000 000€ éligibles.
MobiPamina (Palatinat du Sud, Mittlerer Oberrhein, Nord Alsace) (2019-2021) :
Le projet s’inscrit dans la catégorie « Mobilités, transport ».
Le projet MobiPamina a pour objectif le développement d’une mobilité multimodale, en réactivant en particulier la ligne ferroviaire Karlsruhe-Rastatt-Haguenau-Saarbrücken de manière durable. Ce projet permet de pallier le manque de liaison actuelle est-ouest, Baden-Alsace. Une étude de faisabilité examinera les conditions dans lesquelles cette liaison ferroviaire actuellement désaffectée peut être réactivée et comment la mobilité transfrontalière dans l’Euro district PAMINA peut être améliorée en général. Les régions participant à MobiPamina sont le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et l’Alsace. Le FEDER prévoit de cofinancer 327 250€, sur les 654 500€ éligibles.
Dernière minute : la réponse d’INTERREG à la crise du Coronavirus !
En ces temps difficiles de pandémie, les programmes INTERREG se sont mis en veille, d’une part, suite à la fermeture précipitée et non-coordonnée des frontières et, d’autre part, du fait de l’urgence de la situation nécessitant de se concentrer sur des priorités nationales.
Cependant, sur le territoire tri-national transfrontalier (France, Allemagne, Suisse), une entraide a été mise en œuvre incluant en particulier des transferts de patients gravement atteints. C’est la preuve qu’en dépit de blocages administratifs, la solidarité humaine a pu effacer les frontières : une très belle illustration de l’ambition d’INTERREG: « Dépasser les frontières, projet après projet ».
Notons enfin qu’INTERREG intégrera dans son développement futur le programme « EU-for-Health » en cours d’élaboration.
Sources : Nous remercions Anne-Sophie Mayer, chargée de communication du programme INTERREG Rhin supérieur, pour son aimable disponibilité lors de l’entretien réalisé le 18 juin. https://www.interreg-rhin-sup.eu/
Par Camille Beller, stagiaire à la MESA avec Annette et Jean-Claude Thierry, membres du bureau.
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* Le Fonds européen de développement régional ou FEDER a pour objectif de corriger les déséquilibres existants entre les régions en soutenant les programmes en faveur de la politique de cohésion économique et sociale de l’UE. Il accorde une part plus ou moins importante des fonds en fonction des différents programmes qui suivent des objectifs stratégiques orientés le plus souvent autour de l’innovation et la recherche, la stratégie numérique, le soutien aux PME et l’économie sobre en carbone. Dans les régions les plus développées, au moins 80% des fonds doivent être consacrés à au moins deux de ces priorités pour que le programme soit soutenu et financé par le FEDER.
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Ça s’est passé à Strasbourg
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© MESA
Le 18 juin 2020, Strasbourg a hissé les couleurs de la Grèce, le drapeau bleu et blanc, sur le parvis de l’Hôtel de Ville, aux côtés des couleurs de l’Europe, afin de célébrer la présidence grecque du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, dont la passation avec la Géorgie eut lieu le 15 mai 2020. La présidence grecque durera 6 mois, avant de passer le relais, en novembre, à la présidence allemande.
Fidèle à la tradition, la ville de Strasbourg a inauguré la décoration d’une rame de tram arborant un symbole où s’entremêlent Grèce, Europe et l’Humain en son centre. Un symbole qui illustre les valeurs centrales du Conseil de l’Europe ; Droits de l’Homme, État de droit et Démocratie, mais qui en temps de pandémie se promet aussi de mettre l’accent sur la protection de la santé publique.
En l’honneur de cette présidence grecque, qui s’annonce riche en événements d’ordre culturel, la MESA, accompagnée de l’association Alsace-Crète, vous propose à la rentrée de découvrir trois films autour de l’emblématique actrice grecque Melina Mercouri au cinéma l’Odyssée de Strasbourg. En outre, une conférence sur les lois de Gortyne, cet ancestral code civil gravé en Crète sur des murs de pierres datant du 5ème siècle avant Jésus-Christ, est également prévue pour le mois d’octobre. Sous ces belles perspectives, nous nous réjouissons de vous retrouver à la rentrée et vous partageons ci-dessous quelques liens pour de plus amples informations.
– https://www.coe.int/fr/web/presidency/-/greek-chairmanship-strasbourg-inaugurates-a-tramway-train-in-the-colours-of-the-hellenic-flag
– https://coegreekchairmanship2020.gov.gr/social-media/?lang=fr
– https://www.coe.int/en/web/deputy-secretary-general/-/ceremonie-de-lever-des-couleurs-en-l-honneur-de-la-presidence-grecque-du-comite-des-ministres-du-conseil-de-l-europe
– https://coegreekchairmanship2020.gov.gr/e-chairmanship-presidence-numerique/?lang=fr
Par Maëlys Girault et Camille Beller, stagiaires à la MESA
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Agenda septembre – novembre 2020
19 – 20 septembre : Village des associations – Parc de la Citadelle.
2 octobre : AG de la MESA
1er octobre – 22 octobre – 12 novembre : Projections de films sur Melina Mercouri au cinéma l’Odyssée.
La vie de la MESA
La Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace a tenu une réunion de bureau le 9 juin, sur Zoom, le contexte obligeant, afin de planifier ses actions à partir de la rentrée de septembre.
La MESA a également eu le plaisir d’accueillir deux stagiaires jusqu’à la fin du mois de juillet : Camille Beller et Maëlys Girault.
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La MESA recrute
La Maison de l’Europe Strasbourg-Alsace recrute des stagiaires, entre septembre 2020 et juillet 2021. Les stages peuvent durer jusqu’à deux mois. Bien que non rémunérés, ils peuvent être validés dans un cursus de formation au moyen d’une convention de stage signée avec l’Université. Les stagiaires participeront aux nombreuses activités de la MESA et pourront retirer de leur expérience une précieuse autonomie dans des tâches relevant de l’événementiel, la communication, la sensibilisation et l’administration.
Vous serez amené à prendre contact avec les Institutions européennes à Strasbourg, à participer aux activités et à la vie quotidienne de l’association, à organiser des conférences-débats sur les questions européennes, à actualiser le site internet et les réseaux sociaux de la MESA, à rédiger des articles… Si vous êtes intéressé.e.s, veuillez envoyer un CV et une courte lettre de motivation par mail en indiquant la période de stage souhaitée à l’adresse suivante : secretariat.mesa@gmail.com.
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© https://www.eu2020.de/eu2020-fr/aktuelles/artikel/allemagne-pr%C3%A9sidence-du-conseil-de-l-ue-porte-de-brandebourg/2360930
Le premier juillet 2020, la porte de Brandebourg (Brandenburger Tor en allemand), emblème de la capitale allemande, s’est illuminée pour marquer la succession de l’Allemagne à la présidence du Conseil de l’Union européenne sur les six prochains mois. Pour symboliser cette nouvelle présidence, le logo créé et projeté sur la façade du monument berlinois représente le ruban de Möbius, du mathématicien allemand éponyme. L’entrelacement des surfaces intérieures et extérieures illustre le mot d’ordre d’une Europe inclusive et innovante ou, selon les termes de la Chancelière Angela Merkel, « Tous ensemble pour relancer l’Europe ».
C’est dans une Europe affaiblie par la pandémie de Covid-19, que l’Allemagne endosse la difficile tâche de surmonter une des épreuves les plus conséquentes à laquelle l’Union européenne s’est vu confrontée. Dans ce contexte, le terme de « relance » prend tout son sens et va déterminer les deux priorités du programme de la présidence : d’une part, pallier les répercussions économiques et sociales de la crise et, d’autre part, donner un nouvel élan au projet européen. Ainsi, l’enjeu central et prioritaire pour les dirigeants européens sera de s’accorder sur le plan de relance, ainsi que sur le budget pluriannuel pour la période 2021-2027. (Voir l’article sur le chiffre du mois).
Le 8 juillet, Angela Merkel a prononcé devant le Parlement européen à Bruxelles un discours empreint d’une tonalité émotionnelle, témoignant de son engagement pour renouveler l’Europe. Le programme se décline en 5 axes principaux. En raison de la situation inédite de la pandémie et de la restriction des droits et libertés qu’elle a impliquée, la Chancelière a insisté sur le respect des valeurs chères à l’Union européenne, que sont l’État de droit, les principes démocratiques et la liberté. Le deuxième point de son discours aborde l’importance de la cohésion pour une Europe plus unie et plus forte aussi bien à l’intérieur, que sur la scène internationale. Il s’agit d’apporter une réponse aux problèmes immédiats soulevés par la crise sanitaire, mais aussi, et cela fait l’objet de ses derniers points, de faire avancer l’Europe sur les problématiques de l’avenir, telles que la transition écologique pour une Europe plus durable, le fameux Green Deal ou Pacte vert, et l’innovation pour une Europe qui s’adapte aux enjeux de l’ère numérique. Enfin, une Europe plus forte est aussi une Europe souveraine et indépendante qui assume ses responsabilités au plan international pour façonner l’avenir de l’ordre mondial.
C’est un programme très ambitieux que l’Allemagne propose à l’Union européenne, mais c’est confiante en l’Europe qu’Angela Merkel lance son appel et proclame « Je crois en l’Europe » (« Ich glaube an Europa », citation tirée du discours prononcé devant le Parlement européen).
Lien pour plus d’informations : https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/eu-affairs/20200624STO81905/ll-allemagne-prend-la-tete-de-la-presidence-du-conseil-de-l-ue
Par Maëlys Girault et Camille Beller, stagiaires à la MESA
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750 milliards d’euros
« Next Generation EU » : un grand plan de relance pour réparer les dommages et préparer l’avenir pour la prochaine génération.
Le coronavirus (Covid-19) a ébranlé l’Europe et le monde jusque dans leurs fondations, mettant à l’épreuve les systèmes de soins de santé et de protection sociale, nos sociétés, nos économies et la manière dont nous vivons et travaillons ensemble. Pour protéger les vies et les moyens de subsistance, réparer le marché unique et construire une reprise durable et prospère, la Commission européenne propose d’exploiter tout le potentiel du budget de l’Union.
Le plan de relance de l’Union européenne (UE) pour une reprise durable, homogène, inclusive et équitable pour tous les États membres propose de créer un nouvel instrument « Next Generation EU », doté de 750 milliards d’euros empruntés sur les marchés financiers, inscrit dans un budget à long terme avec pour priorité les actions nécessaires pour stimuler au niveau européen :
- la reprise,
- la résilience,
- l’ancrage dans les deux transitions prioritaires que sont la transition digitale et la transition écologique.
L’instrument « Next Generation EU », doté d’une enveloppe de 750 milliards d’euros, ainsi que des renforcements ciblés du budget à long terme pour la période 2021-2027, porteront à 1,85 billion d’euros (soit 1850 milliards d’euros) la capacité financière totale du budget de l’Union.
L’instrument « Next Generation EU » mobilisera des fonds en relevant temporairement le plafond des ressources propres à 2 % du revenu national brut de l’Union, ce qui permettra à la Commission d’utiliser sa note de crédit solide pour emprunter 750 milliards d’euros sur les marchés financiers.
Parvenir à un accord politique rapide sur l’instrument « Next Generation EU» et le budget global de l’UE pour 2021-2027 au niveau du Conseil européen d’ici à juillet est nécessaire pour donner une nouvelle dynamique à la relance et doter l’UE d’un outil puissant pour remettre l’économie sur pied et construire pour l’avenir.
Les fonds supplémentaires seront acheminés par l’intermédiaire des programmes de l’Union et remboursés sur une longue période dans le cadre des futurs budgets de l’Union – pas avant 2028 et pas après 2058.
Pour que cela puisse se faire d’une manière équitable et partagée, la Commission proposera de nouvelles ressources propres.
En outre, afin que des fonds soient disponibles dès que possible pour répondre aux besoins les plus urgents, la Commission propose de modifier le cadre financier pluriannuel actuel pour la période 2014-2020 de façon à débloquer des crédits supplémentaires de 11,5 milliards d’euros dès 2020.
Dans ce contexte de crise inédite, la Commission a également proposé un nouvel instrument de soutien temporaire à l’atténuation des risques de chômage en situation d’urgence (Support to Mitigate Unemployment Risks in an Emergency, SURE) pour aider et protéger les emplois et les travailleurs touchés par la pandémie de coronavirus. Il fournira une assistance financière allant jusqu’à 100 milliards d’euros au total, qui prendra la forme de prêts octroyés par l’UE aux Etats membres à des conditions favorables.
Les trois piliers pour les investissements des fonds mobilisés autour de « Next Generation EU » sont les suivants :
1. Soutenir les États membres en matière d’investissements et de réformes
2. Relancer l’économie de l’Union en attirant des investissements privés
3. Tirer les enseignements de la crise
La relance de l’économie ne signifie pas revenir à la situation d’avant la crise, mais aller de l’avant.
Nous devons réparer les dommages à court terme causés par la crise tout en investissant également dans notre avenir à long terme. Tous les fonds mobilisés par l’intermédiaire de l’instrument «Next Generation EU» seront dirigés, au moyen de programmes de l’UE, vers le budget à long terme de l’Union remanié.
Cette proposition ambitieuse de la Commission est en discussion actuellement au Conseil de l’UE. Elle devra recueillir l’accord des chefs d’état et de gouvernement qui se réuniront, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, en présentiel au Conseil européen du 17 au 18 juillet prochain à Bruxelles. Enfin, le Parlement européen devra approuver ce nouveau plan avant son entrée en vigueur le 1er janvier 2021 prochain.
Sources :
Communiqué de presse de la Commission européenne, Bruxelles du 27 mai 2020 : “L’heure de l’Europe : pour réparer les dommages et préparer l’avenir pour la prochaine génération”
Conférence Zoom de la Fondation Robert Schuman, du 23 juin 2020 « Donner de l’ambition au cadre financier pluriannuel 2021-2027 ».
D’après :
- Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne,
- Commission euroéenne,
- Maroš Šefčovič, Vice-président de la Commission, chargé des relations interinstitutionnelles et de la prospective.
Par Jean-Claude Thierry, membre du bureau
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Les ressources du budget, “une divine surprise !”
” Next Generation EU, une divine surprise
Les quatre verrous de l’Union européenne qui auraient sauté, selon Alain Lamassoure, ancien député européen (extrait de la conférence Zoom de la Fondation Robert Schuman, du 23 juin 2020 « Donner de l’ambition au cadre financier pluriannuel 2021-2027 ») :
– toute dépense engendrée par des politiques communautaires doit être financée par le budget européen et par lui seul,
– le plafond invisible (1,2%, mais en pratique de 1%) du budget européen est pulvérisé et va doubler,
– l’Union européenne se doterait d’une capacité d’endettement doublement révolutionnaire : un emprunt gigantesque et un budget comportant une section d’investissement financée par l’emprunt,
– l’Union européenne reconnaitrait la nécessité de créer des ressources propres.
Quand ce qui paraissait impossible et quand ce dont personne ne parlait en dehors des spécialistes depuis 30 ans devient réalité”.
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